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Après Kinshasa, le virus meurtrier menacerait les villes de Mbuji-Mayi et de Bukavu

Sur le front du coronavirus, dimanche 29 mars 2020, le Congo comptait au total 81 personnes atteintes du virus meurtrier dont, à ce jour, au moins 8 décès enregistrés, selon un nouveau comptage officiel rendu public dimanche 29 mars 2020 à Kinshasa.

Sur les 81 cas de contamination, 16 cas nouveaux ont été enregistrés dans la seule journée de dimanche 29 mars, a déclaré le Secrétariat de la Riposte COVID-19 dirigé par le virologue et microbiologiste congolais de réputation mondiale, le professeur Jean-Jacques Muyembe Tanfum également directeur de l’INRB, l’Institut national de recherches microbiologiques.

Selon cet institut, sur les 16 cas certifiés pour la seule journée de dimanche, 10 cas sont des personnes venues de l’étranger généralement de France, troisième pays le plus affecté d’Europe après l’Italie et l’Espagne, 4 cas sont des personnes contaminées localement et 2 cas détectés dans la province du Sud-Kivu.

Parmi les décès dûs au coronavirus dans la Capitale Kinshasa, on cite deux collaborateurs proches du Président de la République, le conseiller principal Me Joseph Mukendi wa Mulumba et le chargé de missions Jacques Ilunga Mwila (photo), un directeur de cabinet adjoint de la ministre de l’Economie Didie Bandubola et un ancien collaborateur du gouverneur du Sud-Kivu Ghrydhje Bagaye, deux dames Clémentine Liziebe, D-GA de l’ONEM, Office national de l’emploi et Mme Ngoya Katal revenue de la ville de Mbuji-Mayi après avoir séjourné en Belgique.

ABSENCE CRIANTE DE PRISE EN CHARGE.

Dans les heures et jours qui viennent, la ville de Kinshasa ne sera donc plus le seul épicentre du virus meurtrier.

Au moins deux villes de l’arrière pays, Bukavu et Mbuji Mayi semblent être menacées dès lors que les deux personnes décédées ont forcément eu des contacts non protégés avec leurs proches.

Dimanche 29 mars, l’INRB a déclaré que l’institut était sur la piste des contacts de Mme Ngoya Katala, avec l’assistance de la mission onusienne à Kinshasa qui pourrait les acheminer dans la Capitale afin de faire des prélèvements.

Parmi les décès enregistrés, on signale un agent congolais travaillant à l’ambassade des Etats-Unis à Kinshasa revenu d’une formation en France et en Belgique.

Il s’agit d’un homme âgé de 42 ans, Patrick Kazadi.

C’est l’un des deux agents congolais de l’ambassade américaine infectés au COVID-19. Le deuxième, selon un tweet de l’ambassade @USEmbKinshasa, «a quitté l’hôpital et se rétablit bien».

Pour le premier agent, le tweet de l’ambassade américaine précise : «Un deuxième employé de l’@USEmbKinshasa, un Congolais de 42 ans, a été testé positif au COVID19 après avoir assisté à une formation en France. Malheureusement, il est mort aujourd’hui. Nous présentons nos condoléances à ses proches».

Huit décès suite au coronavirus sur 81 personnes infectées, soit un taux de plus de 10%. Certainement l’un des taux les plus élevés d’Afrique et du monde. Signe d’absence criante de prise en charge, de réelle absence de matériel adéquat. Ce qui laisse penser que la Capitale et le pays pourraient connaître, si l’on n’y prend pas garde, des chiffres effarants, selon tous les spécialistes même si, disent certains experts, l’accoutumance de la malaria (paludisme) pourrait en atténuer les ravages annoncés.

UNE AIDE AMERICAINE DE US$ 6 MILLIONS.

Le 24 mars dernier, lors d’une conférence de presse, le scientifique Jean-Jacques Muyembe Tanfum affirmait qu’il voulait asseoir ses recherches, travaux et communication sur des «évidences scientifiques» et sur ses «différentes expériences passées».

Très remonté après des couacs de communication avec le ministère de la Santé, il avait regretté, selon son entourage, une «communication désastreuse» ainsi que «l’absence de responsabilisation» sur la crise du coronavirus dans le pays suite à la publication des chiffres autres que ceux avérés de la «Riposte COVID-19» instituée par le Président de la République.

Des médias avaient annoncé «une démission imminente» de ce professeur reconnu à l'échelle planétaire.

Finalement, après s'être concerté des heures durant avec ses collègues de la Riposte, le microbiologiste s'est contenté d’animer une conférence de presse affirmant avoir reçu «le go» devant témoins du Chef de l'Etat lui-même sur sa mission, assurant devoir travailler sur des «évidences scientifiques» et sur ses «différentes expériences passées» qui lui ont permis de gagner plusieurs combats notamment contre la fièvre à virus Ebola.

Il veut donner des informations qui ne «cherchent pas à créer la panique au sein de la population congolaise».

Le plus fort taux des personnes décédées sont des hommes venant de la commune huppée de la Gombe, siège des institutions (Présidence de la République, ministères et entreprises publique), des ambassades, des banques et des palaces. «Toutes les autres communes de la Capitale sont au vert». Avait précisé le virologue.

Les premiers cas déclarés sont des Congolais et des expatriés ayant séjourné en Europe et aux Etats-Unis, qui ont des parents, des conjoints et des enfants dans la capitale qu'ils ont contaminés.

La Riposte travaille à «stopper l'extension du virus vers d'autres communes de la Capitale et empêcher que le virus n’aille dans d'autres provinces à ce jour épargnées».

Le virologue avait appuyé la décision de fermeture des frontières qui a bloqué l'entrée de nouveaux cas et avait démenti des cas de contamination annoncés dans la province du Haut-Katanga dont la capitale est la deuxième ville du pays, Lubumbashi.

Bonne nouvelle : le Congo pourrait recevoir très prochainement une aide de US$ 6 millions, information reçue en primeur par nos rédactions des sources proches au Département d’Etat à Washington.


KENDELE KANGA.

Commentaires

MATATA RonaldoMars 21, 2020 At 9:03 AM

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